Plaisirs défendus
Plaisirs défendus
Un matin nous sommes allés
Tous deux près du vieux pommier
Sur la branche trois écureuils
Nous r'gardaient d'un mauvais oeil
Nos roucoul'ments incessants
Suivis de rires agaçants
Les avaient mis en colère
Ainsi commença la guerre
Un main passée sous son pull
M'interdisait tout recul
Malheureus'ment ces p'tites bêtes
Firent choir une pomme sur sa tête
Se redressant brusquement
Elle se cogna sur mes dents
S'ouvrit largement le front
Et lança quelques jurons
Ramassant mes dents parterre
Je levais les yeux en l'air
Découvris les trois rongeurs
Que je devinais rieurs
Sans hésitation aucune
Avec une certaine rancune
J'déterrais un gros caillou
Et le j'tai à ces voyous
Evitant le projectile
De justesse d'un bond gracile
Voyant mon air hébété
L'écureuil me rit au nez
Ma dulcinée en colère
Ramassa une mott' de terre
Qu'elle lança bien fort vers eux
Mais s'en pris dans les deux yeux
J'entrepris donc l'escalade
En criant comme un malade
Le bois étant bien trop sec
Se brisa et moi avec
Ma copine me suggéra
Pour descendre ces trois rats
De fabriquer une fronde
Avec son soutif' immonde
Très vite je la dégraffai
Mais beaucoup trop excité
Mon ongle sur un réflexe
S'arrâcha de mon index
Fou de douleur et de râge
J'repartis à l'abordage
Du pommier qui désormais
Ne devait plus exister
Une tronçonneuse à la main
Avec un sourire en coin
Je fis tomber le pommier
Sur le corps de ma fiancée
Voyant son corps aplati
Je m'assis et bêt'ment ris
Pendant que nos trois compères
Sans faire un bruit s'éclipsèrent
N'embêtez pas la Nature
Elle vous rendra la vie dûre
Même un petit écureuil
Vous mettra dans un cercueil