Déprime à la casse
DEPRIME A LA CASSE
Tous les jours le même rituel
La journée commence aux aurores
Quelques lentilles dans la gamelle
Direction l'usine près du port
Marcel a bientôt soixante ans
Il est déjà bien fatigué
La retraite est dans pas longtemps
Mais pourra-t'il en profiter ?
Quarante ans de loyaux services
Comme récompense un dos brisé
Regard éternellement triste
D'un homme complètement vidé
Les mêmes gestes à répéter
Sur la même chaîne de montage
Tel un robot bien programmé
Ou comme un homme pris en otage
Aucune plainte aucun remord
Le travail ne court plus les rues
Quand la santé ne va pas fort
Le salaire reprend le dessus
Ses seuls amis sont à l'usine
Que fera-t'il à la retraite ?
Plus il y pense plus il déprime
Tous ses repères vont disparaître
Il ne sait plus très bien c'qu'il veut
Rester ici, rester chez lui
Il se demande ce qu'est le mieux
Mourir chez lui, mourir ici...